Nous l’avons observé dans les bons films d’action, devant un défit, l’aventurier débutant saturé par sa peur finit par être mangé par les crocodiles, incapable de trouver la bonne idée. Et lorsque nous projetons nos équipes dans un milieu incertain mais pas hostile, que se passe t-il ?
Depuis le début de l'année, j’utilise le Marshamallow Challenge dans certaines de mes animations. J’ai découvert ce jeu dans cette conférence TED. Chaque équipe a pour mission de construire une structure avec au maximum 20 spaghettis, du scotch et du fil, pour « monter » un marshmallow le plus haut possible, mais en 18 minutes maximum.
J’ai réalisé cette animation dans différents contextes : dans la classe de CM1 de l’école de mon fils, dans une entreprise et dans un lycée. L’équipe Team Entrepreneur avait aussi utilisé le Marshmallow Challenge pour briser la glace lors d’une rencontre avec les potentiels clients de Team Entrepreneur.
Lors de cette soirée, 2 équipes ont trouvé une solution, dans l’une d’entre elle, il y avait un architecte (ouf !), dans l’autre il y avait des architectes (encore) de solutions web. Dans l’entreprise, tout le staff était réuni autour des 5 tables, 2 équipes ont trouvé une solution. Au lycée, c’était des élèves de terminale qui concouraient. Là aussi 2 tables sur 5 ont trouvé une solution. Au CM1, au bout de 10 minutes, une équipe avait élaboré une structure portant le Marshmallow. Malheureusement, l’équipe a voulu améliorer la structure, et tout s’est effondré ! Finalement, aucune équipe n’a réussi à « monter » son Marshmallow.
Le trait commun des équipes qui ont réussi, c’est l’enthousiasme et la confiance. Le trait commun des équipes qui n’ont pas réussi, c’est le besoin de faire juste, parfois la peur et l’absence d’une bonne qualité de communication dans l’équipe. Oubliez les compétences en management de projet, en ingénierie, et en cuisine !
J’avais envie de dépasser cette première analyse pour approfondir ce qu’il se passe dans un groupe qui dépasse ses limites. C’est Pekka Himanen, philosophe finlandais, qui propose un modèle inspiré de Maslow, qui décrit pourquoi le système Linux a pu être développé par une communauté d’individus rassemblés par une passion partagée.
Le modèle ci-dessous est inspiré d'une source disponible en anglais. Cette modélisation me paraît intéressante car je retrouve des comportements de personnes qui, pendant le Marshmallow Challenge, se sont révélées : elles ont développé de l’autonomie, en travaillant par exemple sans professeur au lycée, puis du leadership, pour amener l’équipe à réussir le challenge.
Plus exactement : c'est parce que certains participants ont par leur comportement exprimé leurs émotions, que les autres ont pu engager un apprentissage émotionnel et fonctionnel. La liberté ressentie leur a permis de risquer de faire des erreurs, d'apprendre de leurs erreurs, puis de trouver une solution. Ce n'est pas forcément les mêmes personnes qui dans l'équipe favorisent l'émergence de nouvelles pratiques et créent l'ambiance appropriée. J'ai le souvenir d'un leader d'une entreprise alsacienne lui-même inspiré par le modèle créé par Jean-François Zobrist. Lors d'une rencontre, ce dirigeant me dit que sa responsabilité "c'est la bonne ambiance".
Alors, il suffit de s'entraîner ! Pour révéler des tempéraments nouveaux dans nos équipes, pour construire des modes de communication appropriés, pour apprendre à apprendre de nos erreurs, et à créer de "la bonne ambiance" ! Nous sommes des apprenants lents du point de vue émotionnel.
C'est donc possible, ils et elles l'ont déjà fait ! A vos spaguettis ! Youhou !
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